“Faute d’hébergement, des mères et leurs nouveau-nés séjournent de façon sommaire dans un coin des urgences obstétriques. Sans soin ni nourriture, elles y sont tolérées pendant un mois, comme le stipule le règlement.
À Lariboisière, la maternité prête des berceaux de service aux mamans « descendues » des étages d'hospitalisation. Mais plus aucun soin n'est assuré. Ni nourriture ni produit d'hygiène, la tolérance s'arrête à ce local dallé d'une douzaine de mètres carrés, équipé d'un point d'eau, d'un petit lavabo et d'une toilette. Chaque soir, les mères s'y couchent par terre, leur enfant dans les bras. Elles sont en permanence entre 4 et 8 jeunes femmes, qui toutes passent leur journée entre les appels au 115 (la plate-forme de l'hébergement d'urgence), les démarches d'aide sociale et la veille attentive de leur petit. Cette situation, les syndicats de l'AP-HP, à commencer par la CGT Confédération Générale du Travail, la dénoncent depuis plusieurs mois. Elle n'est pas récente, mais perdure et s'aggrave. Au XXIe siècle, cette situation n'est pas tolérable.”
Article publié sur Le Parisien, rédigé par Élodie Soulié.