La Maison de Jeanne : un lieu d’hébergement et d’accompagnement pour les jeunes mères


DAPAT a interviewé La Maison de Jeanne, un lieu d'hébergement et d'accompagnement de jeunes mères en situation de précarité située à Valdoie (90).

Présentation de l'association

La Maison de Jeanne

Localisation : Territoire de Belfort (90)

Catégorie : Hébergement et crèche aux horaires atypiques

Date de création : 2017

Site internet : La Maison de Jeanne

L’association « La Maison de Jeanne Â» a été créée en hommage à Madame Jeanne GRENIER, militante réaliste, généreuse et maman solo, dont la mission vitale a été l’accompagnement de nombreuses personnes à « se remettre debout Â» afin de poursuivre leur chemin. Les membres de l’association sont tous, et à leur manière, des enfants de Jeanne.

Les membres du Bureau de l’association sont tous des professionnels, majoritairement issus de l’enseignement et conscients des problématiques rencontrées par les familles monoparentales. Un directeur commercial, une adjointe au directeur, chargée de l’action sociale, des ressortissants de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, en retraite , un personnel de direction en collège ainsi qu’une jeune cheffe d’entreprise très investie dans les questions relatives à l’égalité des chance, une psychologue et la directrice fondatrice de La Maison de Jeanne et bien d’autres amis engagés par la force de combattre les injustices faites aux femmes isolées et précarisées et à leurs enfants.

5 questions à La Maison de Jeanne

  • Quelle est l’histoire de la genèse de votre association et les motivations derrière sa création ?

En tant qu’ancienne directrice d’école en réseau d’éducation prioritaire, j’ai rencontré de nombreuses jeunes mamans solos qui présentaient des difficultés de prise en charge de leurs enfants et se sentaient démunies au sens propre comme au sens figuré.

Elles souhaitaient s’en sortir mais peu diplômées, seuls les emplois à temps partiel sur des horaires atypiques leur étaient réservés… Or, le Territoire de Belfort ne mettaient pas de mode de garde à horaires atypiques à leur disposition donc précarité et peu d’espoir d’insertion professionnelle.

  • Pouvez-vous nous parler des services proposés par votre association et des personnes qui peuvent en bénéficier ?

La Maison de Jeanne se fonde sur 3 piliers : un logement autonome tout équipé, un accompagnement à 360° et un mode de garde aux horaires atypiques. Des logements sont proposés aux femmes seules avec enfant  pour un loyer modique, sans autre critère de sélection. Nous demandons en revanche une certaine motivation et l’adhésion complète à notre projet qui comprend des contreparties : le fait de payer son loyer, le fait de nettoyer les communs, ainsi que le fait de nous aider à créer leur projet d’insertion professionnelle, de se rendre en formation ou en stage, de s’insérer et s’intégrer dans la vraie vie.

Pour l’accompagnement, nous avons : le premier est un projet qui s’appelle Dignit’elles et qui lutte contre la précarité hygiénique en donnant à des femmes des kits d’hygiène. La deuxième est Atout Femmes, des ateliers de socio esthétique, un parcours qui permettra à des femmes de pouvoir apprendre à prendre soin d’elles, à se maquiller, à se coiffer et s’habiller. Le but est de se sentir belle d’une part mais aussi et surtout de préparer des entretiens d’embauche.

En ce qui concerne notre mode de garde, c’est un service que nous proposons aux femmes, à un prix modeste, pour leur permettre de faire garder leurs enfants selon des horaires aménagées en fonction leur travail qui commence parfois tôt ou finit parfois tard. La crèche est donc ouverte de 6h à 20h.

  • Qu’est-ce qui a motivé votre projet Dignit’elles ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Ce projet s'effectue en partenariat avec deux autres associations du territoire : Les Grands Cœurs d'Or et l’UDPS. C’est parti d’un coup de foudre associatif avec l’UDPS (autrefois UMPS), qui nous donnait des petits pots qu’elle recevaient via l’agence du don en nature. Le responsable a parlé d’un projet pour lutter contre la précarité hygiénique et de notre côté, nous avions également envie de créer un projet similaire. Nous allons bientôt être partenaires avec une 4ème association, Féminité Sans Abris.

Le but est de remettre aux femmes en situation de détresse 1 kit d’hygiène par mois, qu’elles pourront venir chercher via une application. Les produits seront disposés dans des distributeurs : 3 distributeurs sont prévus sur le territoire. Nous envisageons également de remettre ces kits lors de permanences et de temps d’écoute, pour pouvoir échanger avec ces femmes et les rediriger vers un parcours d’insertion sociale afin de leur permettre de recourir à des services existants.

Ces kits ne sont pas seulement réservés aux femmes logées par la Maison de Jeanne, mais à toutes les femmes en situation de précarité hygiénique sur le territoire.

  •  Quelles sont vos perspectives d’évolution ?

Nous sommes en phase d’essaimage. Nous nouons les premiers contacts avec Lons-le-Saunier et avons déjà obtenu le soutien des services de l’État et l’accord de principe du maire.

Second projet, la création d’un Pôle Ressources Parentalité « La Maison d’à Côté Â». La première phase est prévue pour le mois de septembre 2022 et se déroulera dans nos locaux. La seconde devrait se dérouler à partir de septembre 2023 avec création d’un centre dans La Maison d’à Côté.

  • Quelques mots sur les détresses spécifiques aux femmes et la nécessité d’agir pour elles ?

Plutôt que d’appuyer sur la détresse, je préfère parler d’espoir et de mise en mouvement. L’écoute, la bienveillance (avec une certaine exigence) favorisent le lien de confiance en l’autre mais surtout en soi. Il suffit parfois de peu de choses pour améliorer le quotidien de femmes en situation de précarité. 

Notre accompagnement réside dans la mise à disposition de logements tout équipés, un accompagnement très individualisé où l’écoute et la parole lèvent l’auto-censure et un mode de garde adapté et cocooning… La première des détresses : culpabiliser de ne pas fournir à leur enfant un endroit adapté propre à leur bien-être.


Si vous aussi vous voulez agir, passez à l’action aux côtés La Maison de Jeanne ! Pour cela, vous pouvez :

  • Suivre les actions de l'association la Maison de Jeanne sur leur page Facebook.