Interview de Genevi̬ve Lahens, alias Iris РArtiste soutenant les Prix DAPAT


Tableau offert par l'artiste pour la deuxième édition des Prix DAPAT.

Geneviève Lahens, alias Iris, est une artiste peintre et amie de longue date de DAPAT. Pour la deuxième année consécutive elle a offert un tableau à l'occasion des Prix DAPAT. Ces tableaux ont servi de figure de proue de chacune des éditions. Ils représentent des valeurs proches de celles de DAPAT, la famille, la solidarité, les liens tissés.


- Pouvez-vous vous présenter ? 

"J’ai fait mes études d’architecture à l’École des Beaux Arts de Paris. Puis je me dirige vers différents arts à partir de  1992 : peinture, gravure sculpture, dessin, autant d’outils que j’utilise pour exprimer mes émotions et mes rêves. Affranchie ou démarquée de résidence fixe, mon art s’épanouit à travers divers médias que j’explore, expérimente par le travail quotidien et méticuleux et aussi pour assouvir une curiosité innée. 

L’expression artistique pour moi, c’est me relier directement à une recherche de moi-même, comme un archer qui fait corps avec sa cible. C'est une forme de méditation qui libère en moi, la sérénité, la paix intérieure et une profonde joie.

C'est aussi la recherche de la lumière. La recherche de la divine Origine. La recherche de tous ces mondes inconnus. La quête des émotions intenses liées à un état de grâce ou même à un autre niveau de conscience."

- Pourquoi avez-vous accepté de créer l'œuvre officielle de l'évènement des Prix DAPAT 2021 ?

"L’art c'est un don, le don de soi et le don aux autres, dès mon enfance en Haïti, je suis consciente de cette nécessité d'être auprès des autres. Je suis imprégnée de ce rôle des femmes dans la société haïtienne, femmes fortes, femmes soleil, femmes jardins, femmes matrices, elles élèvent souvent seules leurs enfants et n'hésitent pas à faire les plus grands sacrifices pour les guider dans la vie. 

Les femmes et leur rôle dans la société est donc une thématique toujours visitée et revisitée depuis le commencement de mon aventure de peintre. Le rôle de DAPAT pour les femmes fait vibrer en moi cette fibre."

Pouvez-vous nous expliquer ce qui a inspiré cette oeuvre de la remise des prix ?

"C’est avec beaucoup d'émotions que j’ai créé une œuvre à l’occasion de la remise des Prix DAPAT.

Des  femmes fortes, mères, solidaires entre elles, ancrées dans ce monde, mais aussi dans l'univers de tous les possibles et de tous les espoirs. Quand on a donné la vie, on a le droit d'être vivante, d'aimer, de croire et d'espérer. Alors la nature est généreuse, les oiseaux chantent et le soleil brille. Mais il y a  aussi ces hommes qui dans l’ombre supportent les femmes, et c'est aussi le jardin d'Éden qui est l'écrin de la scène. Et c'est aussi l’amour et la solidarité qui motivent toutes ces associations qui sont là, qui aident."

Selon vous, en quoi l'art peut-il être vecteur de changement dans notre société ?

"L'art est porteur d'espoir c’est une arme pour tous les combats qui peut être efficace pour soutenir  toutes les causes de préférence les bonnes. Il est capable de véhiculer les émotions car il s’adresse directement à l'âme. 

Par le biais de ces émotions partagées, il incite à une réflexion sur le quotidien  et crée des ponts entre les gens et les cultures,  et de ce fait l'art peut-être un vecteur de changement dans notre société."