Selon le rapport “Dénombrer et décrire la mortalité des personnes sans domicile en 2018», publié par le Collectif Les Morts de la Rue (CMDR), les SDF meurent trente ans plus tôt que la moyenne de la population française, avec un âge moyen de 50 ans. Le collectif CMDR, qui recense les décès en s’aidant de signalements de ses partenaires et des médias, a dénombré 612 personnes mortes dans la rue, soit 15 % de plus qu’en 2017.
Cécile Rocca, coordinatrice du collectif explique que ces données sont pourtant très loin de l’exhaustivité. Effectivement, de précédentes recherches avaient aussi estimé que le nombre réel des SDF décédés était six fois plus important que celui recensé par le CMDR.
Le collectif souhaite de surplus attirer l’attention sur les femmes, souvent «invisibles» dans la rue. Elles représentent 9 % des décès recensés entre 2013 et 2018. L’analyse montre qu’elles meurent encore plus tôt que leurs homologues masculins, à 45,6 ans en moyenne, le plus souvent d’une maladie, alors que l'âge moyen du décès des femmes dans la population générale est de 85,4 ans. Face à cette réalité, le Collectif Morts De la Rue réclame des mesures spécifiques : mise à l’abri prioritaire, structures d’hébergement non mixtes, accès aux soins renforcé. Il est aussi vital de renforcer l’accompagnement social et médical de tous ces hommes et ces femmes.