Acina, aider les femmes migrantes en situation de mal-logement


DAPAT a interviewé Acina, une association qui accompagne les femmes femmes exilées.

Présentation de l'association

Acina

Localisation : ÃŽle-de-France

Catégorie : Aider les femmes exilées en situation de mal-logement

Date de création : 2014

Site internet : Acina

ACINA a pour vocation de permettre aux nouveaux arrivants un digne exercice de leur appartenance à la société par l’inclusion sociale et professionnelle. ACINA intervient dans le cadre de projets spécifiques auprès des femmes, vivant en situation de précarité et de mal-logement (bidonville, squat, hôtel social) dans le but d'améliorer leurs conditions de vie et de favoriser leur insertion socio-professionnelle, en les accompagnant vers un libre choix de leur parcours de vie.

3 questions à Acina

  • Quelle est l’histoire de la genèse de votre association et les motivations derrière sa création ?

Née de la volonté de deux jeunes professionnelles du développement, soutenues par un petit groupe de bénévoles, ACINA est une association loi 1901 qui existe juridiquement depuis le 11 janvier 2014.

Alors qu’elles travaillent sur les questions de migration et de traite des êtres humains en 2013, Laura et Sarah, les co-fondatrices, décident d’explorer de nouvelles voies, forgent de nouveaux outils méthodologiques et mènent une action de terrain déterminée, afin de tenter de répondre aux problématiques d’habitat indigne et d’accès à l’emploi des nouveaux arrivants.

L’association, créée en réponse à un besoin en partie non-pourvu en matière d’accompagnement adapté, de proximité, des nouveaux arrivants en situation de mal-logement et de marginalisation, s’est donnée pour mission d’agir en faveur de l’inclusion socioprofessionnelle de ces publics, sur la base d’une enquête initiale des besoins et freins rencontrés par ces derniers.

ACINA continue aujourd’hui, grâce à l’engagement de ses équipes, pas à pas, d’accomplir la mission qu’elle s’est fixée, « esquisser de nouveaux horizons Â» vers un monde qui permet aux personnes un digne exercice de leur appartenance à la société d’accueil.

  • Vous avez pour projet de mettre en place de nombreuses formations à l’attention des femmes, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nos perspectives d’évolution sont les suivantes :

  • Poursuivre et renforcer nos actions « d’aller-vers Â» ces publics marginalisés sur nos territoires d’intervention.
  • Développer et essaimer nos actions expérimentales, dans une démarche constante d’apprentissage, d’ouverture, et de remise en question.
  • Étendre notre réseau partenarial et consolider notre ancrage territorial, dans l’objectif de pouvoir proposer des emplois adaptés à la réalité et aux souhaits des personnes, et notamment des femmes, que nous accompagnons, et de pouvoir trouver dans les compétences et expertises des acteurs partenaires une réponse aux besoins et freins identifiés de et par nos publics.
  • Améliorer la participation des premiers et premières concernés dans la réflexion et la construction de nos actions.
  • Quelques mots sur les détresses spécifiques aux femmes et la nécessité d’agir pour elles ?

Plusieurs de nos programmes sont spécifiquement dédiés aux femmes. Ils sont nés du constat qu’il existait une différence considérable entre le nombre d’hommes effectivement accompagnés dans leur projet professionnel par les équipes d’ACINA et le nombre de femmes bénéficiant du même accompagnement. Il est ainsi apparu nécessaire de comprendre les freins spécifiques qu’elles rencontraient et les solutions envisageables, dans une démarche participative des premières concernées.

L’emploi des femmes est crucial pour leur indépendance économique, qui constitue elle-même un fondement durable de la lutte contre la pauvreté, de la réduction des inégalités au sein du foyer, de la violence domestique, des mariages et grossesses précoces.

En effet, lorsque le sujet de l’insertion professionnelle de certaines populations défavorisées est abordé, l’accès à certains métiers ou formations est spontanément écarté ou n'est même pas envisagé. Les conditions de vie ou l’origine des personnes peuvent être perçues comme incompatibles avec l’occupation de certains postes, et leurs compétences sont remises en cause sur ce seul motif.

Les conditions de vie en logement insalubres et les conséquences qui en découlent sont particulièrement graves pour les femmes et perpétuent leur exclusion de l’éducation et de l’emploi. Les femmes, de par les rôles genrés, sont les principales utilisatrices du lieu de vie et assument le plus souvent la responsabilité de son entretien. L’absence d’eau courante ou d’électricité exclut ces femmes de l’utilisation d’équipements ménagers de base. S’ajoute la problématique de l’absence de solution pour garder les enfants, dont elles sont les premières à pâtir dans le cadre d’un parcours d’insertion professionnelle.

La pénibilité et l’isolement de cette vie quotidienne, auquel s’ajoute des problématiques d’accès aux droits, peut entraîner des effets négatifs à long terme sur la santé des femmes mais également sur leur vie sociale et familiale, les rendant particulièrement vulnérables face à des situations de violences conjugales, d’emprise et d’exclusion.

Elles présentent souvent enfin un taux d'analphabétisme plus élevé, de faibles qualifications et une maîtrise du français insuffisante, conséquences de l’exclusion. Elles peuvent aussi souffrir d’un manque d’estime de soi.

Néanmoins, il est évident que ces personnes ont également de nombreuses expériences et compétences à faire valoir dans le cadre de leur insertion professionnelle, et que ce n’est qu’en partant de leur analyse et de leurs souhaits que des projets pertinents peuvent émerger.


Si vous aussi vous voulez agir, passez à l’action aux côtés d'Acina ! Pour cela, vous pouvez :