Abajad : l’apprentissage de la langue française pour les personnes réfugiées.


DAPAT a interviewé Abajad, une association qui accompagne les personnes réfugiées dans l'apprentissage du français.

Présentation de l'association

Abajad

Localisation : Île-de-France

Catégorie : Accompagnement des personnes réfugiées et cours de français

Date de création : 2018

Site internet : Abajad

Abajad est une association qui a pour objectif d'accompagner des populations adultes non-francophones vers l'emploi, par l'apprentissage de la langue française. Elle propose des formations linguistiques courtes, ciblées vers des secteurs en tension (maraîchage, BTP) pour répondre au besoin vital d'insertion socioprofessionnelle du public réfugié.

Sa raison d'être est de changer le regard, en déconstruisant les stéréotypes portés sur les personnes venues d'ailleurs. Les membres de l'association sont convaincus que chaque personne porte en elle un potentiel unique, et détient des savoir-faire précieux propres à son parcours de vie. C'est pourquoi Abajad accompagne vers l'emploi des hommes et des femmes pleines et pleins de volonté et de compétences, qui ne demandent qu'à être révélées. 

En déclenchant des rencontres, l'association permet ainsi de dévoiler un autre regard sur les personnes venues d'ailleurs.

3 questions à Abajad CHANGER TEXTE

  • Quelle est l’histoire de la genèse de votre association et les motivations derrière sa création ?

Formée à l’enseignement du français Dounia Hannach commence en 2016 à enseigner auprès de personnes réfugiées. Ces rencontres la poussent à aller encore plus loin dans son engagement: elle constate qu’entre 200 000 et 300 000 postes sont à pourvoir en France dans des secteurs tels que le bâtiment, l’agriculture…et de l’autre côté, les réfugiés qui  ne maîtrisent pas forcément la langue ne trouvent pas de travail. Dounia Hannach crée alors Abajad, un organisme de formation bienveillant et humain.

Sa vision ? La maîtrise du français est le premier pas vers une boucle vertueuse: accès à l’emploi, au logement, à la santé et à de nouvelles rencontres. Dounia Hannach s’active à changer le regard sur les personnes venues d’ailleurs en révélant leur potentiel.

Abajad est un acteur clé du réseau des structures accompagnant les publics en situation de fragilité sociale et linguistique, qui souvent sont confrontés à d’autres freins tels que le manque d’accès à la mobilité, au logement, l’illectronisme, les freins psychologiques, etc. Abajad forme et accompagne vers l’emploi depuis quatre ans ces publics. En 2021, l’association a accompagné 94 personnes résidant dans le 75, le 92 et le 93, venant de 16 pays différents, 68% d’entre eux ont trouvé une suite positive.

  •  Quelles sont vos perspectives d’évolution ?

A partir de l’année 2022-2023, nous souhaiterions intégrer et former davantage de femmes, en adaptant notamment nos modalités de sourcing et nos formations en prenant en compte leurs freins périphériques. Notamment en consolidant nos partenariats pour offrir aux apprenantes un moyen de garde pour leurs enfants, afin qu’elles puissent assister à la formation.

Territorialement, nous avons pour objectif de renforcer notre ancrage parisien et éventuellement de nous essaimer sur d’autres départements. Il nous a été communiqué d’importants besoins de formation linguistique à visées professionnelles du public réfugié.

Pour renforcer notre ancrage territorial, nous souhaitons développer nos partenaires territoriaux, recruter des bénévoles locaux, participer ou organiser des événements sur ces territoires, ainsi que de nouer des liens avec les élus locaux.

Pour l’année 2022-2023, nous avons également pour objectif de développer des supports numériques pour permettre une continuité de l’apprentissage (y compris quand les apprenants regagnent leur centre d’hébergement). Nos formations comprennent un atelier numérique, pour initier nos apprenants à l’usage d’outils numériques. Aussi lors de la formation, nous développons leurs compétences de l’usage du numérique en nous appuyant sur des supports numériques (quiz, exercices interactifs…).

Enfin nous avons pour ambition d'intégrer aux formations davantage d’ateliers artistiques et de confiance en soi : les sessions de formation de 2021 nous ont permis de voir l’impact positif de ces ateliers complémentaires. Le public que nous ciblons manque parfois de confiance en lui du fait de son frein linguistique et d’un parcours migratoire souvent traumatisant. L’art est également pour eux un moyen de s’exprimer autrement, en dépassant la barrière de la langue et les freins psychologiques.

  • Quelques mots sur les détresses spécifiques aux femmes et la nécessité d’agir pour elles ?

En 2020, les femmes exilées représentaient un tiers des demandes d’asile enregistrées à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) soit 31 672 demandes sur 96 424. Dans certaines sociétés, les femmes et les filles sont confrontées quotidiennement à la discrimination et à la violence, simplement à cause de leur genre.
Aussi convient-il de prendre dûment en considération leurs besoins et leur situation personnelle et d’adopter des mesures qui tiennent compte des questions d’égalité entre les femmes et les hommes pour prévenir les discriminations. Nous développons notamment nos partenariats, pour offrir aux apprenantes un moyen de garde pour leurs enfants, afin qu’elles puissent assister à la formation.

Abajad vise à l'insertion sociale et professionnelle ainsi que l'autonomie et la dignité des femmes exilées, en proposant un parcours complet de formation et d'accompagnement vers la réinsertion dans la société et sur le marché du travail.


Si vous aussi vous voulez agir, passez à l’action aux côtés de Abajad ! Pour cela, vous pouvez :

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