Emmaüs Connect
Date de création : 2013
Localisation : France (le parcours Femmes est uniquement sur Bordeaux)
Catégorie : Insertion socio-professionnelle et accompagnement Numérique


Emmaüs Connect a été officiellement créée en février 2013 après trois années d’expérimentation, afin de faire du numérique un levier d’insertion socio-professionnelle et non un facteur d’exclusion, en s’appuyant sur des partenariats publics et privés pour fournir équipements, connexions et accompagnement numérique aux publics en précarité.
Posons Trois Questions Essentielles à Emmaüs Connect
Quelle est l’histoire de la genèse de votre association et les motivations derrière sa création ?
L’association a la particularité de travailler sur les 3 aspects de la précarité numérique : l’accès au matériel, l’accès aux moyens de connexion et l’accompagnement vers des compétences essentielles. A ce jour, plus de 210 000 personnes ont pu être aidées au sein de nos lieux d’accueil ou de Relais Numériques partenaires.
L’association propose également des formations et des outils aux acteurs sociaux et opérateurs de services publics pour transmettre ses méthodes avec l’ambition de changer d’échelle dans l’inclusion numérique sur tout le territoire.
Emmaüs Connect accompagne toute personne orientée par une structure sociale. A son arrivée dans l’un de nos espaces, elle sera invitée à réaliser un « diagnostic numérique » avec un conseiller, un moment d’écoute indispensable pour mesurer son degré de familiarité avec les outils numériques et lui proposer un parcours d’accompagnement adapté ainsi que des offres solidaires (recharges prépayées et matériel reconditionné) accessibles aux budgets les plus modestes.
Quelles sont vos perspectives d’évolution (territoriales, numériques, différents typesd’actions etc.)
Développement des parcours Femmes et numériques avec garde des enfants non-scolarisés :
le succès des parcours financés par la Fondation DAPAT en Nouvelle Aquitaine a permis de former et d’équiper 24 femmes isolées en 2025. Ces parcours 100% féminin, ont facilité l’autonomie numérique des participantes pour les aider dans leur insertion, réinsertion et recherche d’emploi.
Exploration des conditions d’usage éthique et responsable de l’IA au service de la lutte contre les inégalités :
avec prudence mais sans frilosité, nous étudions les conditions d’accompagnement de cette transition en interne (culture, outils et compétences), pour nos bénéficiaires et au service des acteurs de la solidarité.
Lancement d’une démarche d’innovation participative au sein de l’association :
mise en place d’un groupe de référents innovations qui facilite la détection, la formalisation et la mise en œuvre d’une idée nouvelle impliquant plusieurs pôles. Il doit rendre plus efficace la collaboration inter-pôles et accompagner les porteurs d’idées.
Quelques mots sur les détresses spécifiques aux femmes et la nécessité d’agir pour elles ?
La situation financière difficile que peut rencontrer une partie importante des familles monoparentales ou de femmes en situation de fragilité explique que le coût du matériel et de la connexion à Internet (ordinateur, tablette ou Smartphone) constitue un premier frein à l’accès au numérique. L’accès au matériel et à la connexion n’entre alors pas forcément comme une priorité dans le budget du ménage.
Un second niveau de frein correspond plus à une capacité d’usage limité. Bien que sachant maitriser des fonctions de base (allumer leur outil numérique, aller sur internet), ces personnes peuvent rapidement se trouver démunies face à une utilisation plus poussée des services en ligne.
Un troisième niveau de difficulté concerne des personnes relativement autonomes par rapport aux usages du numérique, capables d’identifier leurs besoins et informées des ressources numériques existantes, mais qui peuvent s’estimer démunies pour trier les services vraiment utiles, analyser la qualité des informations recueillies, ainsi que pour accorder leur confiance aux solutions proposées.
Face à cette difficulté, des personnes disent préférer se rendre physiquement auprès des services, privilégiant ainsi une relation humaine plus à même de cibler, vite et bien, les bonnes réponses aux problématiques posées. A l’opposé de la pensée commune qui argue que le recours aux services numériques permet de gagner du temps, les femmes interrogées soulignent au contraire que chercher des infos, les trier, les intégrer, remplir les formulaires en ligne (perçus comme intrusifs) leur prend un temps trop important, particulièrement pour ce qui concerne l’accès aux droits. De manière plus fine, la littérature sur le sujet nous informe sur le fait que les sites internet sont in fine relativement peu ergonomiques par rapport aux applications et permet ainsi d’établir un lien entre les difficultés rencontrées lors des usages et la clarté des sites internet et outil numérique.
En conclusion, la précarité numérique touche particulièrement les femmes isolées avec enfants, en raison de la pauvreté, du manque de formation et des difficultés d’accès aux outils numériques. L’essor de l’IA complexifie encore la situation en demandant de nouvelles compétences. Il est donc essentiel de leur fournir matériel et savoir-faire numériques pour garantir l’accès à leurs droits et faciliter leur insertion sociale et professionnelle.
Rendez-vous sur leur site officiel et leur réseaux sociaux :




