Boris CYRULNIK « Les 1000 premiers jours »


Selon l’étude menée par une commission de 18 experts, et présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, les 1000 premiers jours de l’enfant conditionnent la santé et le bien-être de l’individu tout au long de sa vie.

C’est dans ce contexte que DAPAT a souhaité contribuer à l’action « PASSEPORT POUR LA VIE » menée par l'EPS-VE (l’établissement public de Santé – Ville Evrard)

Car, elles sont un peu les oubliées du bonheur, ces femmes en détresse, « éclopées de la maternité » , qui souffrent, sans le savoir, de troubles psychiatriques, qui apparaissent souvent, avant, pendant ou après ce grand bouleversement qu’est l’arrivée d’un enfant. Et pourtant, il en va autant de leur présent que de l'avenir de leur enfant.

Passeport pour la vie

En France 30% des mères mériteraient ainsi une attention particulière en raison d’une fragilisation plus ou moins grande liée à la grossesse ou à l’accouchement.  Or à peine 27% d’entre elles bénéficient aujourd’hui d’un accompagnement par un professionnel de santé. En outre sur les quelque 15% de femmes victimes de dépression post-natale seule la moitié d’entre elles est diagnostiquée. Enfin à ce constat préoccupant s’ajoute le fait qu’un pourcentage non négligeable de femmes enceintes (7% en Seine Saint Denis) ne bénéficient d’aucune couverture sociale en début de grossesse. Quant aux violences, faites aux femmes mais aussi à l’enfant, elles apparaissent souvent lors de la première grossesse et augmentent inexorablement par la suite (40%).

Il en va donc de l’avenir du bébé autant que de la mère.

Le concept scientifique des « 1000 premiers jours » (de la conception aux deux premières années de l’enfant) lancé par l’UNICEF permet d’envisager une approche globale de la santé de la mère et de l’enfant en privilégiant, avant même la naissance, un environnement et des structures favorables à leur développement harmonieux. Les nouvelles données des neurosciences et de la psychologie établissent en effet sans conteste l’importance cruciale de ces 1000 premiers jours, du moment où le fœtus commence à interagir avec son environnement à celui où l’enfant prononce ses premiers mots : une période fondamentale pour son développement psychique, affectif, social et déterminant pour la santé de l’adulte qu’il deviendra.

Un passeport pour la vie, en quelque sorte.

L’objectif du projet est donc de mettre en place dans deux maternités, à Montreuil et à Montfermeil, des structures et des équipes mobiles adaptées à ce problème spécifique, intervenant dans le domaine pré-natal, péri-natal et post-natal.  En priorité il s’agira de repérer, dépister les femmes enceintes « à risque », présentant des troubles psychiatriques antérieurs à leur grossesse. Et ce afin d’intervenir précocement et prévenir des troubles futurs dans la relation parents-enfant. Et ce par la généralisation de l’EPP (Entretien prénatal précoce) car à l’heure actuelle il ne concerne que 28% des grossesses.

Sachant que le bébé a besoin d’une figure d’attachement primaire mais que parfois la mère est en trop grande difficulté/précarité et son entourage inexistant, la présence d’un tiers s’impose. Par le biais d’un accompagnement personnalisé et balisé dès le 4ème mois de grossesse d’abord, poursuivi jusqu’après la naissance (par une ne sorte de prolongement de l’EPP).

Ainsi seraient précocement diagnostiqués les cas de dépressions périnatales, l’isolement, la détresse sociale et la précarité.

Auteurs : Jeanne-Marie Darblay et Chantal Desjardins