RUELLE : le relais urbain d’échanges et de lutte contre l’exploitation.

Présentation de l’association

L’objet de l’association RUELLE (Relais Urbain d’Échanges et de Lutte contre l’Exploitation) est la lutte contre toutes les formes d’exploitation dans le cadre de parcours de traite des êtres humains. Il s’agit notamment de situations de travail forcé, d’esclavage domestique, d’exploitation par la mendicité ou la délinquance, ainsi que d’exploitation sexuelle. L’association a été créée en 2011 et a commencé ses activités en 2012 en Gironde. Pour accompagner la personne vers la sortie de l’exploitation, RUELLE met en œuvre une démarche proactive qui repose sur une logique d’anticipation. Le travail consiste à écouter le discours donné lors de ma première rencontre afin de pouvoir le déconstruire  laissant ainsi la possibilité d’exposer les faits subis. Elle accompagne également psychologiquement et juridiquement les bénéficiaires et leur permet de se reconstruire dans des espaces d’expression libre (activités artistiques etc.).

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3 questions à RUELLE

• Quelle est l’histoire de la genèse de votre association et les motivations derrière sa création ?

L’association RUELLE a été crée en 2011 par 4 professionnelles (juriste, psychologue, éducatrice spécialisée, socio esthéticienne) évaluant dans leur travail la nécessité de travailler plus spécifiquement autour de la situation d’exploitation, le lien d’emprise, les vulnérabilités qui ont amenées une personne à se retrouver dans un réseau d’exploitation et de traite des êtres humains.  Elles ont alors crée l’association RUELLE-Relais Urbain d’Echanges et de Lutte contre l’Exploitation, en Gironde. L’association a été crée pour travailler auprès des personnes victimes de toutes les formes d’exploitation dans le cadre de parcours de traite des êtres humains (travail forcé, exploitation sexuelle, mendicité forcée, délinquance forcée des mineurs) afin qu’elles quittent physiquement cette situation et s’en émancipent pleinement.

Actuellement les 4 fondatrices sont toujours impliquées que ce soit en qualité de présidente, deux sont salariées et une adhérente.  Le travail réalisé en 10 ans a permis à plusieurs centaines de femmes de quitter une situation d’exploitation et s’inscrire durablement dans la société française (ayant un emploi, une situation administrative stable, un logement stable et un réseau social plus large.)  

•  Quelles sont vos perspectives d’évolution ?

L’association a été amenée à orienter plusieurs personnes hors département. Aussi elle est de plus en plus sollicitée pour accompagner des personnes à l’échelle de la région nouvelle Aquitaine. Nous poursuivons le travail d’aide aux victimes en nous adaptant aux nouvelles formes de criminalités (nouvelles formes de prostitution de mineurs, réseaux de délinquance de mineures…). La mobilité étant un des moyens utilisé par les réseaux pour agir plus efficacement, nous étendons notre périmètre d’action et devenons de plus en plus mobiles.

Quelques mots sur les détresses spécifiques aux femmes et la nécessité d’agir pour elles ?

Du fait de la situation d’exploitation, les femmes accompagnées par RUELLE se retrouvent fréquemment dans des situations de dénuement total. Les auteurs de l’exploitation font en effet le nécessaire pour isoler les victimes, les rendre dépendantes de ceux qui vont tirer profit de leur vulnérabilité. De ce fait elles n’ont bien souvent plus de contacts avec leur famille, elles n’ont pas créé de liens avec dans le pays de destination. Il se peut qu’elles ne puissent accéder à leurs documents d’identité. Il est alors nécessaire de prendre le temps nécessaire pour aider ces femmes à accéder aux biens de première nécessité, à l’alimentation, à un hébergement mais également, et peut être surtout à retrouver des personnes ressources, que ce soit au niveau amical, social ou professionnel pour mener une existence libre.