Paru en novembre 2022, un article du Monde s’inquiète sur le nombre croissant de femmes à la rue, et particulièrement de femmes réfugiées, enceintes ou ayant accouché dans les dernières années. En effet, tout particulièrement en Île-de-France, le taux de femmes sans abri ayant accouché est passé de 5,8% en 2010 à 22,8% en 2019. Les femmes exilées sont particulièrement touchées : en effet parmi les femmes enceintes en situation de grande précarité aidées par le réseau Solipam, 67,5% d’entre elles sont arrivées en France entre 2018 et 2020.
Ces chiffres sont particulièrement inquiétants et les services sanitaires ont alerté sur la recrudescence de la mortalité infantile. La surmortalité infantile est en effet bien plus élevée en Île-de-France et dans les territoires à forte population en situation de précarité : en Seine-Saint-Denis, on compte 4,8% de surmortalité infantile contre 3,2% en France Métropolitaine.
Pouvoir permettre à ces femmes d’avoir un hébergement d’urgence stable et pérenne pendant leurs mois de grossesses et après l’accouchement de leur enfant est primordial : le rapport sur les 1000 premiers jours de l’enfant sorti en 2020 demande une obligation d’hébergement jusqu’aux 2 ans du nouveau-né. Ce n’est aujourd’hui malheureusement pas le cas et beaucoup de ces femmes sont en errance résidentielle, allant d’hôtel social en hôtel social. Une fois qu’elles ont accouché les femmes sans-papiers et leurs nouveaux-nés n’ont aucun droit à la santé et à l’hébergement.
De nombreuses associations de terrain œuvrent quotidiennement à aider les femmes enceintes en situation de précarité ou à la rue, à Paris et ailleurs. Leur travail est primordial pour permettre à ces femmes de vivre le plus sereinement possible leur grossesse, leur accouchement et les premiers mois de leur bébé. DAPAT continuera à financer ces associations pour aider autant que possible un maximum de femmes enceintes et jeunes mères en détresse.